Il y a de fortes chances pour que vous puissiez profiter seuls de la quiétude qui émane du site de la chapelle Notre-Dame-du-Puy-Rachat. De la quiétude et surtout de la vue sur le massif cantalien, qui est l'une des plus spectaculaires de toute la région. Il faut dire qu'on ne se situe de là qu'à une vingtaine de kilomètres du cœur du volcan à vol d'oiseau : idéal pour les photos, l'été et surtout l'hiver, lorsqu'on aperçoit tout au fond les sommets enneigés du massif du Sancy ! Il fut pourtant un temps où les foules se massaient en ces lieux. Non pas des touristes en quête de panoramas grandioses, mais les habitants des villages alentour, qui venaient y implorer le ciel pour qu'il leur assure une bonne récolte ou libère l'un d'entre eux d'un mal trop tenace. Et pourquoi ici, à Nieudan ? Tout a commencé il y a fort longtemps. Bien avant la saga des fameux "bougnats", ces Auvergnats partis tenter leur chance à Paris, nombre de Cantaliens au moins aussi audacieux franchirent les Pyrénées armés de leur seule envie d'y prospérer quelque temps avant de rentrer au pays. Trois d'entre eux, parmi les premiers, eurent l'infortune de tomber aux mains des Maures car à leur époque, le XVe siècle, l'Espagne musulmane jetait ses derniers feux. Doutant de revoir jamais leur village natal, ils promirent d'y faire ériger une chapelle consacrée à la Vierge s'ils s'en tiraient. La suite, vous la devinez... Ce n'est pas cette chapelle que vous aurez le loisir de découvrir à l'extrémité de l'agréable allée bordée d'arbres qui conduit au site, car un prêtre du XIXe siècle, la jugeant trop modeste, entreprit de la faire reconstruire en lieu et place. De retour au parking, profitez-en pour arpenter la rue principale du tout petit village de Nieudan. Vous y croiserez quelques maisons de maître des XVIIe et XVIIIe siècle ainsi que la sobre église paroissiale Saint-Julien, qui arbore pour unique décoration extérieure son emblématique clocher à peigne, la pierre de granit ne se prêtant que très peu à l'exercice de la sculpture.
